Conférences introductives
Territoires professionnels
14 mai
La médiation culturelle face aux nouveaux paradigmes du développement culturel
Le développement relativement récent de la médiation culturelle dans sa triple dimension (pratique professionnelle, intensification de la circulation des représentations culturelles, élaboration conceptuelle) semble aujourd’hui confronté sinon à des limites, du moins à des défis majeurs. Vingt ans après l’ouvrage fondateur d’Elisabeth Caillet, À l’approche du musée. La médiation culturelle, quinze ans après l’appropriation de cette notion au Québec, il semble que le statut de la médiation stagne, aussi bien dans la société, dans les structures culturelles que dans la recherche. Assistons-nous à un essoufflement caractéristique des notions qui correspondent à des périodes relativement datées dans l’évolution de la société et dans la manière dont celle-ci nomme ses enjeux ? La médiation, en tant que pratique professionnelle, a-t-elle tenu son pari de repenser les missions et les modes de faire dans les institutions culturelles ? La recherche académique a-t-elle dépassé le stade d’une théorie de la pratique et d’un accompagnement réflexif des questionnements des acteurs et a-t-elle permis d’élaborer des modèles qui renouvellent l’analyse des phénomènes culturels ? Ces questions, qui sous-tendent les interrogations régulièrement posées au sujet de la médiation, restent d’actualité, mais sont aujourd’hui dépassées par un double mouvement : l’institutionnalisation de la médiation et les nouvelles façons de questionner la pertinence des politiques culturelles.
Marie-Christine Bordeaux est maître de conférences à l’université Stendhal de Grenoble et chercheure au Gresec, chargée de mission culture pour le campus universitaire de Grenoble, membre du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle et du conseil scientifique de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Elle consacre ses travaux à la médiation culturelle, la médiation scientifique, l’éducation artistique et culturelle, ainsi qu’aux publics dits « spécifiques », aux amateurs et plus largement aux enjeux contemporains de la démocratisation et de la démocratie culturelles. Elle mène également des recherches sur les collaborations entre artistes et scientifiques. Son dernier ouvrage, écrit avec François Deschamps, s’intitule Éducation artistique, l’éternel retour ? Une ambition nationale à l’épreuve des territoires (2013).
Le développement relativement récent de la médiation culturelle dans sa triple dimension (pratique professionnelle, intensification de la circulation des représentations culturelles, élaboration conceptuelle) semble aujourd’hui confronté sinon à des limites, du moins à des défis majeurs. Vingt ans après l’ouvrage fondateur d’Elisabeth Caillet, À l’approche du musée. La médiation culturelle, quinze ans après l’appropriation de cette notion au Québec, il semble que le statut de la médiation stagne, aussi bien dans la société, dans les structures culturelles que dans la recherche. Assistons-nous à un essoufflement caractéristique des notions qui correspondent à des périodes relativement datées dans l’évolution de la société et dans la manière dont celle-ci nomme ses enjeux ? La médiation, en tant que pratique professionnelle, a-t-elle tenu son pari de repenser les missions et les modes de faire dans les institutions culturelles ? La recherche académique a-t-elle dépassé le stade d’une théorie de la pratique et d’un accompagnement réflexif des questionnements des acteurs et a-t-elle permis d’élaborer des modèles qui renouvellent l’analyse des phénomènes culturels ? Ces questions, qui sous-tendent les interrogations régulièrement posées au sujet de la médiation, restent d’actualité, mais sont aujourd’hui dépassées par un double mouvement : l’institutionnalisation de la médiation et les nouvelles façons de questionner la pertinence des politiques culturelles.
Marie-Christine Bordeaux est maître de conférences à l’université Stendhal de Grenoble et chercheure au Gresec, chargée de mission culture pour le campus universitaire de Grenoble, membre du Haut conseil de l’éducation artistique et culturelle et du conseil scientifique de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme. Elle consacre ses travaux à la médiation culturelle, la médiation scientifique, l’éducation artistique et culturelle, ainsi qu’aux publics dits « spécifiques », aux amateurs et plus largement aux enjeux contemporains de la démocratisation et de la démocratie culturelles. Elle mène également des recherches sur les collaborations entre artistes et scientifiques. Son dernier ouvrage, écrit avec François Deschamps, s’intitule Éducation artistique, l’éternel retour ? Une ambition nationale à l’épreuve des territoires (2013).
Des objets et des idées : exposition, interprétation et médiation en contexte muséal
La collection d’objets occupe au musée une place centrale : longtemps la collection s’est déployée pour occuper tout l’espace d’exposition. Avec la séparation de l’espace muséal en espace réserve et espace d’exposition, l’exposition acquiert déjà une certaine autonomie : une sélection opère un tri en fonction d’un propos et de ses objectifs, et la muséographie assume un ancrage des choses montrées dans l’espace et dans le discours. Pour s’adresser à tous, l’espace expositionnel a recours à une variété de dispositifs dans une approche interprétative qui veut rejoindre chacun. L’interprétation, courant venu des États-Unis, s’est répandue au Québec dans les sites historiques et naturels et, par la suite, dans les musées. La conférence retrace ce mouvement qui conduit de l’exposition à l’interprétation et à la médiation, mouvement qui transforme l’exposition afin de prendre de plus en plus en compte les besoins des visiteurs, leur apport à la production de signification et leur appropriation personnelle.
Raymond Montpetit est muséologue, historien d’art et de la culture, professeur associé de muséologie et d’histoire de l’art à l’UQAM et expert consultant. Ses recherches explorent l’histoire et les fonctions des musées, la mise en exposition et les formes de médiation, ainsi que les notions de patrimoine et d’expérience de visite. En 2009, la Société des musées québécois (S.M.Q.) lui attribuait son prestigieux « Prix carrière » pour sa contribution exceptionnelle au développement de la muséologie au Québec.
La collection d’objets occupe au musée une place centrale : longtemps la collection s’est déployée pour occuper tout l’espace d’exposition. Avec la séparation de l’espace muséal en espace réserve et espace d’exposition, l’exposition acquiert déjà une certaine autonomie : une sélection opère un tri en fonction d’un propos et de ses objectifs, et la muséographie assume un ancrage des choses montrées dans l’espace et dans le discours. Pour s’adresser à tous, l’espace expositionnel a recours à une variété de dispositifs dans une approche interprétative qui veut rejoindre chacun. L’interprétation, courant venu des États-Unis, s’est répandue au Québec dans les sites historiques et naturels et, par la suite, dans les musées. La conférence retrace ce mouvement qui conduit de l’exposition à l’interprétation et à la médiation, mouvement qui transforme l’exposition afin de prendre de plus en plus en compte les besoins des visiteurs, leur apport à la production de signification et leur appropriation personnelle.
Raymond Montpetit est muséologue, historien d’art et de la culture, professeur associé de muséologie et d’histoire de l’art à l’UQAM et expert consultant. Ses recherches explorent l’histoire et les fonctions des musées, la mise en exposition et les formes de médiation, ainsi que les notions de patrimoine et d’expérience de visite. En 2009, la Société des musées québécois (S.M.Q.) lui attribuait son prestigieux « Prix carrière » pour sa contribution exceptionnelle au développement de la muséologie au Québec.