Atelier 4
L’artiste-médiateur
14 mai
L’art de la médiation culturelle dans des contextes d’inventaire et de transmission de patrimoines culturels communautaires
Au sein du projet de recherche DCM et de La Boîte Rouge vif, nous sommes d’abord artistes, et trouvons une réelle satisfaction de création à exercer nos fonctions de médiateurs culturels. Pour nous, la distinction entre artiste et médiateur culturel n’existe pas : nous considérons la médiation comme une discipline artistique qui exige un nouvel élargissement de la définition de l’art.
D’emblée, nous ne nous situons pas dans la médiation de l’art. Un peu plus près de la médiation par l’art, nous considérons surtout être dans l’art de la médiation. La formation en art nous a permis de développer un sens de la créativité, qui est une des expertises de l’artiste. Notre créativité est ici mise à profit comme habileté à trouver des solutions à des problèmes souvent d’ordre méthodologique pour l’atteinte de nos objectifs de médiation/transmission. L’artiste médiateur utilise la concertation, les dynamiques relationnelles et tous les moyens de transmission à sa disposition comme médiums et outils; ceci afin de favoriser la valorisation et l’expression de l’Autre, en vue de sa transmission. Intégrant une multitude de personnes dans ce processus créatif, cela implique le développement rapide de liens de confiance et l’application d’approches méthodologiques spécifiques. L’artiste médiateur trouve sa satisfaction dans ce travail de facilitateur en acceptant d’être « l’entre-deux, le lien, la courroie de transmission ». Son œuvre réside dans ce partage; la création, c’est la relation.
Carl Morasse vit, enseigne et travaille à Chicoutimi. Il détient un diplôme de maîtrise en art, option cinéma. Professionnel de recherche au sein d’un organisme culturel autochtone et d’un important projet de recherche en partenariat avec plusieurs communautés autochtones du Québec, ses visites répétées des communautés des Premières Nations et des Inuit l’ont mené à considérer la pratique du documentaire ethnologique comme un outil d’expression et de réappropriation identitaire, autant pour « le filmeur » que pour « les filmés ».
Olivier Bergeron-Martel est né, vit et travaille à Saguenay, où il a complété une maîtrise en art sous le profil « enseignement et transmission » (Université du Québec à Chicoutimi). Aussi bien dans ses activités professionnelles à La Boîte Rouge vif que dans ses implications sociales, il cherche à faciliter la participation citoyenne, surtout en regard de projets de développement s’appuyant sur des patrimoines communautaires (culturel, naturel, matériel, immatériel, etc.).
Au sein du projet de recherche DCM et de La Boîte Rouge vif, nous sommes d’abord artistes, et trouvons une réelle satisfaction de création à exercer nos fonctions de médiateurs culturels. Pour nous, la distinction entre artiste et médiateur culturel n’existe pas : nous considérons la médiation comme une discipline artistique qui exige un nouvel élargissement de la définition de l’art.
D’emblée, nous ne nous situons pas dans la médiation de l’art. Un peu plus près de la médiation par l’art, nous considérons surtout être dans l’art de la médiation. La formation en art nous a permis de développer un sens de la créativité, qui est une des expertises de l’artiste. Notre créativité est ici mise à profit comme habileté à trouver des solutions à des problèmes souvent d’ordre méthodologique pour l’atteinte de nos objectifs de médiation/transmission. L’artiste médiateur utilise la concertation, les dynamiques relationnelles et tous les moyens de transmission à sa disposition comme médiums et outils; ceci afin de favoriser la valorisation et l’expression de l’Autre, en vue de sa transmission. Intégrant une multitude de personnes dans ce processus créatif, cela implique le développement rapide de liens de confiance et l’application d’approches méthodologiques spécifiques. L’artiste médiateur trouve sa satisfaction dans ce travail de facilitateur en acceptant d’être « l’entre-deux, le lien, la courroie de transmission ». Son œuvre réside dans ce partage; la création, c’est la relation.
Carl Morasse vit, enseigne et travaille à Chicoutimi. Il détient un diplôme de maîtrise en art, option cinéma. Professionnel de recherche au sein d’un organisme culturel autochtone et d’un important projet de recherche en partenariat avec plusieurs communautés autochtones du Québec, ses visites répétées des communautés des Premières Nations et des Inuit l’ont mené à considérer la pratique du documentaire ethnologique comme un outil d’expression et de réappropriation identitaire, autant pour « le filmeur » que pour « les filmés ».
Olivier Bergeron-Martel est né, vit et travaille à Saguenay, où il a complété une maîtrise en art sous le profil « enseignement et transmission » (Université du Québec à Chicoutimi). Aussi bien dans ses activités professionnelles à La Boîte Rouge vif que dans ses implications sociales, il cherche à faciliter la participation citoyenne, surtout en regard de projets de développement s’appuyant sur des patrimoines communautaires (culturel, naturel, matériel, immatériel, etc.).
La présence de l’artiste et de son processus de création au sein de la médiation culturelle dans le cadre d’un projet réalisé dans un organisme de réinsertion socioprofessionnelle
Voici une recherche ciblée sur la présence et l’écoute en lien avec les concepts d’expérience et de perception au sein des pratiques exploratoires de la rencontre. Rencontre entre les participants dans le cadre d’une démarche de création; rencontre entre l’artiste et le public participatif qui devient lui-même créateur; rencontre entre l’art, l’éducation et l’intégration socioprofessionnelle; rencontre avec les nouvelles technologies. L’artiste s’infiltre dans un groupe inscrit dans une démarche de réinsertion socioprofessionnelle. Il observe et fait connaissance avec les participants et le programme de l’organisme. Il réfléchit sur sa démarche artistique, sur les objectifs du programme de l’organisme hôte et sur les motivations de chacun des membres du groupe. Il propose ensuite un projet de création qui s’intègre dans la démarche de réinsertion des participants et qui est en lien avec son propre travail de création. « Mouvances sonores » a été réalisé au Carrefour Jeunesse Emploi de Mont-Saint-Hilaire. C’est un projet d’expérimentation de la présence par la création sonore collective à partir des sons du corps (respirations, battements de cœur, percussions corporelles et chant) transformés à l’aide de capteurs de mouvement. Ce projet intègre la présentation du travail d’artistes en art sonore, de la production et de la transformation de sons, de la prise de vue photo et vidéo et du dessin au monotype.
Formée en éducation en Belgique, en arts visuels à l’UDS et à l’UQTR, Stéphanie Verriest termine une maitrise interdisciplinaire en arts à l’Université Laval. Elle a réalisé plusieurs projets de création dans le cadre de bourses obtenues d’Oxyjeune, de l’OQWBJ, du CALQ, de la Cré Montérégie Est et du FJME. Ses recherches actuelles, soutenues par une bourse du C.R.S.H. portent sur la présence en création collective.
Voici une recherche ciblée sur la présence et l’écoute en lien avec les concepts d’expérience et de perception au sein des pratiques exploratoires de la rencontre. Rencontre entre les participants dans le cadre d’une démarche de création; rencontre entre l’artiste et le public participatif qui devient lui-même créateur; rencontre entre l’art, l’éducation et l’intégration socioprofessionnelle; rencontre avec les nouvelles technologies. L’artiste s’infiltre dans un groupe inscrit dans une démarche de réinsertion socioprofessionnelle. Il observe et fait connaissance avec les participants et le programme de l’organisme. Il réfléchit sur sa démarche artistique, sur les objectifs du programme de l’organisme hôte et sur les motivations de chacun des membres du groupe. Il propose ensuite un projet de création qui s’intègre dans la démarche de réinsertion des participants et qui est en lien avec son propre travail de création. « Mouvances sonores » a été réalisé au Carrefour Jeunesse Emploi de Mont-Saint-Hilaire. C’est un projet d’expérimentation de la présence par la création sonore collective à partir des sons du corps (respirations, battements de cœur, percussions corporelles et chant) transformés à l’aide de capteurs de mouvement. Ce projet intègre la présentation du travail d’artistes en art sonore, de la production et de la transformation de sons, de la prise de vue photo et vidéo et du dessin au monotype.
Formée en éducation en Belgique, en arts visuels à l’UDS et à l’UQTR, Stéphanie Verriest termine une maitrise interdisciplinaire en arts à l’Université Laval. Elle a réalisé plusieurs projets de création dans le cadre de bourses obtenues d’Oxyjeune, de l’OQWBJ, du CALQ, de la Cré Montérégie Est et du FJME. Ses recherches actuelles, soutenues par une bourse du C.R.S.H. portent sur la présence en création collective.
L’œuvre relationnelle, au croisement de l’art et de la médiation : le cas de Rirkrit Tiravanija
Depuis les années 1990, on constate une présence accrue d’œuvres qui s’appuient sur les relations humaines et qui intègrent le visiteur dans processus créateur (Bourriaud). Ces œuvres processuelles, qui délaissent l’objet au profit d’une relation avec le visiteur (Bishop, Kester), partagent des enjeux avec la médiation culturelle, à tel point que les frontières entre ces disciplines se font ténues, voire poreuses.
Certains théoriciens l’ont constaté ; d’autres l’ont critiqué (Lamoureux, Veillette, Trémeau, Bishop). Si des artistes s’opposent à ce maillage, d’autres explorent ces liens entre l’art et la médiation dans leurs œuvres. Les pratiques relationnelles permettraient-elles de poursuivre la réflexion sur l’art contemporain et la médiation, voire de transformer ces disciplines autrefois considérées comme inconciliables ?
En faisant de la rencontre un enjeu majeur, l’œuvre relationnelle bouleverserait le rôle de l’artiste, du visiteur et du médiateur, de même que les stratégies de médiation au musée. Ces croisements disciplinaires et le recours à la médiation par des artistes nous permettraient-ils de repenser la diffusion et la réception des œuvres et d’envisager autrement la médiation muséale (Bal, Pfenninger, Ceva) ?
Cette communication nous permettra de répondre à ces questions et de développer cette hypothèse en regard d’une exposition rétrospective de Rirkrit Tiravanija qui met habilement à profit cette relation entre l’art et la médiation.
Isabelle Riendeau poursuit des études doctorales à l’UQÀM en muséologie, médiation, patrimoine. Ses recherches portent sur l’exposition et la médiation des pratiques relationnelles et participatives au musée. Depuis 2009, elle travaille au Bureau d’art public de la Ville de Montréal comme agente de développement culturelle. Parmi ses publications récentes figurent deux textes sur l’artiste Tino Sehgal ; le premier dans Espace Sculpture (2012) et le second à paraître en 2014 dans Muséologie.
Depuis les années 1990, on constate une présence accrue d’œuvres qui s’appuient sur les relations humaines et qui intègrent le visiteur dans processus créateur (Bourriaud). Ces œuvres processuelles, qui délaissent l’objet au profit d’une relation avec le visiteur (Bishop, Kester), partagent des enjeux avec la médiation culturelle, à tel point que les frontières entre ces disciplines se font ténues, voire poreuses.
Certains théoriciens l’ont constaté ; d’autres l’ont critiqué (Lamoureux, Veillette, Trémeau, Bishop). Si des artistes s’opposent à ce maillage, d’autres explorent ces liens entre l’art et la médiation dans leurs œuvres. Les pratiques relationnelles permettraient-elles de poursuivre la réflexion sur l’art contemporain et la médiation, voire de transformer ces disciplines autrefois considérées comme inconciliables ?
En faisant de la rencontre un enjeu majeur, l’œuvre relationnelle bouleverserait le rôle de l’artiste, du visiteur et du médiateur, de même que les stratégies de médiation au musée. Ces croisements disciplinaires et le recours à la médiation par des artistes nous permettraient-ils de repenser la diffusion et la réception des œuvres et d’envisager autrement la médiation muséale (Bal, Pfenninger, Ceva) ?
Cette communication nous permettra de répondre à ces questions et de développer cette hypothèse en regard d’une exposition rétrospective de Rirkrit Tiravanija qui met habilement à profit cette relation entre l’art et la médiation.
Isabelle Riendeau poursuit des études doctorales à l’UQÀM en muséologie, médiation, patrimoine. Ses recherches portent sur l’exposition et la médiation des pratiques relationnelles et participatives au musée. Depuis 2009, elle travaille au Bureau d’art public de la Ville de Montréal comme agente de développement culturelle. Parmi ses publications récentes figurent deux textes sur l’artiste Tino Sehgal ; le premier dans Espace Sculpture (2012) et le second à paraître en 2014 dans Muséologie.
La médiation culturelle comme outil de création artistique : professionnalisation du médiateur ou nouvelles pratiques artistiques ? Présentation de travaux actuels
L’art est un moyen de communication. L’art pour l’art, classique et contemporain, a une valeur marchande fluctuante sur les marchés qui permet aux artistes de vivre de leur production. L’art créé en co-création ou dans des processus de médiation culturelle au Québec et ailleurs trouve difficilement sa place sur le marché de l’art professionnel. Cette proposition de communication s’intéresse à la production artistique d’artistes professionnels et reconnus travaillant avec des processus de revendication sociale, économique ou politique et intégrant des œuvres faites dans le cadre de la médiation culturelle à leur catalogue de réalisations. Nous retrouvons dans leur travail des recherches fines sur les structures sociales influençant l’approche, le processus ou les résultats. Pour certains, leurs œuvres ne devraient pas nécessairement se qualifier de médiation culturelle puisque le rendu artistique n’est pas toujours accessible au grand public et peut s’adresser aux connaisseurs ou à une certaine élite académique - parfois il est « trop populaire » puisqu’il intègre des campagnes de sensibilisation à grand déploiement. L’art sert alors à la fois à représenter et à répertorier, mais l’art rend toujours compte d’une certaine réalité. Leur art sert parfois des causes sociales, parfois des recherches académiques. Nous explorerons le travail d’artistes reconnaissant la touche de médiation culturelle qu’ils ajoutent à leur travail créatif.
Marc Pronovost est le directeur général et artistique, ainsi que cofondateur, de B21, un organisme à but non lucratif œuvrant dans l’évaluation des retombées sociales des projets en art social, à Montréal et à New-York. Il est aussi metteur en scène et chorégraphe pour sa compagnie de théâtre immersif Maison Corbeau. Il vient de publier un livre chez l’Harmattan suite à sa maîtrise en études du développement, terminée à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève.
L’art est un moyen de communication. L’art pour l’art, classique et contemporain, a une valeur marchande fluctuante sur les marchés qui permet aux artistes de vivre de leur production. L’art créé en co-création ou dans des processus de médiation culturelle au Québec et ailleurs trouve difficilement sa place sur le marché de l’art professionnel. Cette proposition de communication s’intéresse à la production artistique d’artistes professionnels et reconnus travaillant avec des processus de revendication sociale, économique ou politique et intégrant des œuvres faites dans le cadre de la médiation culturelle à leur catalogue de réalisations. Nous retrouvons dans leur travail des recherches fines sur les structures sociales influençant l’approche, le processus ou les résultats. Pour certains, leurs œuvres ne devraient pas nécessairement se qualifier de médiation culturelle puisque le rendu artistique n’est pas toujours accessible au grand public et peut s’adresser aux connaisseurs ou à une certaine élite académique - parfois il est « trop populaire » puisqu’il intègre des campagnes de sensibilisation à grand déploiement. L’art sert alors à la fois à représenter et à répertorier, mais l’art rend toujours compte d’une certaine réalité. Leur art sert parfois des causes sociales, parfois des recherches académiques. Nous explorerons le travail d’artistes reconnaissant la touche de médiation culturelle qu’ils ajoutent à leur travail créatif.
Marc Pronovost est le directeur général et artistique, ainsi que cofondateur, de B21, un organisme à but non lucratif œuvrant dans l’évaluation des retombées sociales des projets en art social, à Montréal et à New-York. Il est aussi metteur en scène et chorégraphe pour sa compagnie de théâtre immersif Maison Corbeau. Il vient de publier un livre chez l’Harmattan suite à sa maîtrise en études du développement, terminée à l’Institut des hautes études internationales et du développement de Genève.